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SPIP, Wordpress : un genre de comparaison, côté administrateur

lundi 7 octobre 2013, par Ysabeau

Cette, petite, série d’articles [1] est un essai de synthèse d’une discussion qui a eu lieu pendant l’été sur la liste SPIP-rezo. Il ne s’agit pas d’un match avec un gagnant, un perdant, du sang et des larmes, mais d’une comparaison entre un CMS très répandu d’une part et notre écureuil familier d’autre part.

Essayer de comparer SPIP et Worpdress revient un peu à comparer des poules et des lapins [2], parce que le premier est d’abord un CMS qui permet de faire des sites plus ou moins complexes et aussi des blogs alors que le deuxième est d’abord une interface de blog. Mais Wordpress est souvent cité en référence, autant se plier à l’exercice presque (?) obligé. Ce petit «  dossier  » est découpé en trois articles :

  • côté administrateur,
  • côté rédacteur,
  • la communauté et la documentation.

Les comparaisons se font entre les dernières versions des CMS, donc la 3 pour SPIP et le 3.6 pour Wordpress. Ces dernières versions ayant apporté (entre autres) des changements assez notables dans la gestion des médias.

Définition de l’administrateur

L’administrateur est la personne qui met en place le site et gère sa partie technique, dans SPIP et Wordpress.

C’est donc aussi bien un développeur qui a des connaissances en matière de base de données, de css, de html ou de programmation qu’un néophyte qui veut simplement avoir un site facile à mettre en place et à jour.

Installation, mise à jour du CMS et transfert du site

Installation

Installer un site (plutôt un blog d’ailleurs [3]) sous Wordpress se fait très facilement : on choisit son thème, dont beaucoup sont de type «  presse-boutons  », on peut même prendre celui par défaut, et on ajoute les widgets ici et là en fonction de ce que nous permet de faire le thème. En une heure c’est plié, on a un blog qui tourne : en fait on prend plus de temps à choisir son thème qu’à installer le blog car il y en a une collection assez époustouflante. Le système de gestion des thèmes de Wordpress est d’ailleurs plutôt bien fichu car il suffit d’aller dans l’interface au niveau des Thèmes et de faire une recherche, on a un aperçu du rendu et on peut passer d’un thème à un autre avec une facilité époustouflante.

Installer SPIP c’est tout simple aussi, mettre en place sa structure aussi : il suffit de définir les rubriques et les sous-rubriques. Par contre, le squelette par défaut étant ce qu’il est [4] il faut soit mettre les mains dans le cambouis informatique et modifier les CSS soit choisir parmi une collection qui n’est pas si importante que cela et dans laquelle il y a assez peu de squelettes [5] «  presse-boutons  ». En outre, on n’a pas toujours une idée du rendu des squelettes sur SPIP-Contrib et enfin, il faut installer un plugin pour switcher d’un squelette à un autre.

L’avantage revient indéniablement à Worpdress si on veut installer un site de type blog monolingue sans avoir de connaissances particulières en matière informatique. Wordpress est fait pour ça  !

Mise à jour du CMS

Wordpress propose deux options : soit via l’interface privée (Wordpress met à jour la version automatiquement —la meilleure solution qui est très rapide—), soit par ftp.

Avec SPIP, on a virtuellement trois possibilités : installer la mise à jour par ftp, utiliser SPIP-loader si on a installé SPIP via ce biais auparavant, sinon passer par la case ftp (ou par svn si le serveur l’accepte, sinon il faut passer par l’une des deux cases précédentes).

C’est plus facile avec Wordpress, sauf, évidemment si le serveur ne permet pas les mises à jour via l’interface privée ou si ça se passe mal. Dans ces cas-là, rendez-vous sur le ftp.

Sauvegarde et transfert du site

SPIP, propose un module intégré de sauvegarde et de restauration de la base de données. Rassurant pour le néophyte qui n’a jamais mis le clavier dans PhpMyAdmin. Le transfert d’un site se fait facilement et rapidement.

Déjà, Wordpress n’a pas de module de sauvegarde intégré ; il y a des plugins qui peuvent faire des sauvegardes, évidemment, mais ils ne proposent pas tous des fonctions de restauration, quand ils sont mis à jour [6]. Autre point noir, on ne peut pas exporter la base et la déballer sur un autre serveur sans devoir retravailler la base de données pour faire des rechercher/remplacer. La base est curieusement codée. Enfin, toute la configuration (nom du serveur, chemins, nom des documents joints) est stockée dans les champs, un peu partout. Et les chemins des fichiers sont stockés avec leur emplacement absolu et non relatif.

Clairement SPIP sur ce chapitre est très au-dessus de Wordpress. [7]

Les fonctionnalités

On peut faire un site sous SPIP sans aucun plugin, à peu près tout ce qu’on peut vouloir est déjà là en standard, notamment le module médiabox, la gestion des statistiques ou, évidemment, la sauvegarde, mais aussi, la possibilité d’insérer des notes dans un texte.

Wordpress est livré quasiment tout nu : dès qu’on veut rajouter des fonctions, il faut ajouter des plugins avec les problèmes qui en résultent : alourdissement du site, sécurité, maintenance et compatibilité des extensions avec tout le reste [8]. À cela rajoutons le fait que, pour certains plugins (notes de bas de page, générateur de table de matière) quand le plugin est désactivé, il laisse des traces visibles [9].

Enfin, si les plugins peuvent être mis à jour automatiquement depuis des lustres, on est obligé d’aller les chercher un peu partout pour les paramétrer, c’est un désordre incommensurable. Ils sont souvent en anglais. Et en plus on ne sait pas forcément de façon évidente s’ils sont compatibles avec notre version de Wordpress.

SPIP l’emporte haut la main au niveau des fonctionnalités et de la facilité de mise en place.

La structure et la personnalisation

La structure d’un site SPIP repose sur des boucles, intégrées dans des fichiers html, des modèles (intégrés dans des fichiers html), des feuilles de style et du php. Ça peut faire un peu peur quand on débarque là-dedans d’emblée de jeu, mais, une fois qu’on a commencé à comprendre la logique on peut commencer à jouer : les boucles sont plus faciles à comprendre que le php.

Wordpress c’est du php et du CSS. Donc, si on veut aller un peu plus loin qu’une structure de blog, soit on collectionne plugins et widgets soit on apprend le php, ce qui est un peu violent pour un « néophyte ». Wordpress est au CMS ce qu’est le piano aux autres instruments de musique : c’est super facile de faire des notes et de jouer un petit air et en plus on n’est pas totalement responsable de la justesse, mais après ça demande beaucoup de travail si on veut dépasser le stade du pianotage.

La courbe d’apprentissage est bien plus rapide avec SPIP et on peut développer des sites sous SPIP, squelette compris, sans connaissance du php.

Multi(site) et multi(linguisme)

Wordpress est facile à mettre en place en multisite. Spip réclame le plugin Mutualisation facile.

Wordpress n’est pas multilingue : l’interface privée est strictement monolingue cela signifie plusieurs versions si on veut avoir plusieurs langues et plusieurs sites.

Le multilinguisme fait partie de SPIP depuis sa version 1.5 et sa gestion permet d’avoir des optiques différentes en matière de site multilingues.


Bref : Wordpress c’est très bien pour fabriquer un site tout simple de type blog en moins de deux, mais si on veut aller plus loin ça se complique. SPIP c’est très bien pour faire des sites en tous genres, mais il faut prendre du temps au départ et acquérir des connaissances de base.


[2Lesquels poules et lapins se retrouvent d’ailleurs au rayon Volailles des supermarchés, mais passons.

[3Pour un site avec une arborescence un rien plus touffue ça devient tout de suite plus compliqué.

[4Techniquement impeccable, mais esthétiquement pas tout à fait aussi impeccable ni vraiment passe-partout en l’état.

[5Par rapport à Wordpress, s’entend.

[6Entre nous ce n’est pas très cohérent avec l’optique de facilité d’accès pour tout un chacun.

[7Une victoire très facilement gagnée !

[8Récemment, sur un site Worpdress, j’ai voulu installer un module d’agenda qui n’était pas compatible avec ma version de Jquery, le plugin censé le mettre à jour ne le fait pas… solution, soit copier-coller le code quelque part où il faut, soit trouver un autre plugin d’agenda.

[9Concrètement, sur mon site sous Wordpress, cela veut dire qu’il va falloir que je traque tous les articles où j’ai une table des matières pour supprimer l’expression [toc] ainsi que tous ceux où il y a des notes de base de pages pour supprimer les crochets (et faire quoi avec le texte de la note ?)

Messages

  • Hihi, voyons au bout de combien de jours (d’heures ?) on se met à troller dans les commentaires.

  • Mode cynique on\
    C’est bon pour le référencement.
    \Mode cynique off

  • « On peut faire un site sous SPIP sans aucun plugin, à peu près tout ce qu’on peut vouloir est déjà là en standard, notamment le module médiabox.. »
    Donc avec au moins un plugin ?

    Je suis assez d’accord sur le point des sauvegardes/back-up même si la démarche semble quand même un brin moins compliqué (simple backup base/fichiers et éventuellement modification des accès.. je te l’accorde pas forcèment user friendly)

    En tout cas bon article

  • Dommage de ne pas avoir parlé aussi du cache et de la concaténation/compression des fichiers...

  • @Houba : Mediabox est inclus dans la distribution de SPIP3 donc on n’a pas à le rajouter. Merci pour le compliment.

    @Philivert : c’est une synthèse de la discussion sur la liste, on n’a pas forcément tout abordé et les commentaires servent aussi à enrichir le débat. Cela dit... je me pose toujours des questions sur l’utilité réelle du cache dans SPIP et il existe un plugin Wordpress (que j’ai d’ailleurs viré de mon site sous Wordpress).

  • Pour l’utilité du cache : ça évite au serveur de recalculer les pages à chaque fois, en particulier s’il y a des images à redimensionner.
    Après si le serveur est vraiment très costaud...
    Il faudrait faire des essais en le désactivant (sous SPIP3 l’option est dans : maintenance - vider le cache) et comparer

  • Franchement, j’ai tout lu.

    C’est certain que pour un novice, ton article dit vrai.

    Étant Développeur Web et utilisant Wordpress,et je me permets de dire que tu effleures juste la surface de WP.
    Simplement, en passant un peu de temps dans le codex, et en modifiant uniquement les templates, et functions.php, on peut réaliser ce que l’on veut et surement plus facilement qu’avec SPIP.

    Après, c’est une question d’expertise sur l’une des 2 plateformes de publication.

    Concernant le fait que certains plugins soient en anglais, je te dirais que l’anglais fait partie intégrante de la programmation simple ou complexe, il y a des des termes en anglais partout.

    Alors autant s’y mettre :)

    En tout cas, article très intéressant, malgré le fait que ça ne soit qu’un survol.

  • « Bref : Wordpress c’est très bien pour fabriquer un site tout simple de type blog en moins de deux, mais si on veut aller plus loin ça se complique. SPIP c’est très bien pour faire des sites en tous genres, mais il faut prendre du temps au départ et acquérir des connaissances de base » Cette conclusion est la plus biaisee de toute l’histoire du web. A moins bien sûr que ça soitune blague, un BAZINGA en quelques sortes. Vous parlez des plugins comme si c’était une necessité pour Wordpress ! Or, dépendamment des cas, faire son site (WP) la configuration appropriée prime sur tout.

  • Cet article n’est pas du tout objectif, et des sites wordpress grandes échelles il y en a tellement que de mensonges...
    Puis, pour du solide, vous pouvez parler de Drupal aussi , ou bien typo3, ca donne l impression que l’article a été rédige par un franchouillard qui compte bien le rester...

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